Des pieds, une balle, un sol à peu près plat c’est le minimum. Souvent cela suffit pour pratiquer le football. Au cours de mes reportages j’ai croisé un peu partout des joueurs qui, avec trois bouts de ficelles, disputent des matchs dignes d’une coupe du monde. Ils m’ont rappelé mon enfance, lorsque je tapais dans la balle avec les copains, sur la grande dalle de béton au pied de mon immeuble. Du Brésil au Groenland, de Madagascar à l’Inde, en passant entre autres par Zanzibar, le Maroc ou la Thaïlande, j’ai pris un immense plaisir à observer leurs danses et leur habileté à se jouer des pièges de terrains hasardeux. Ils sont l’essence du vrai football.www.mazodier.com
La série SOLO interroge l’individu confronté à sa propre solitude, et, d’une manière plus générale, à la notion d’absence/présence. Une incitation à l’introspection : et si la solitude était la plus belle conquête sur soi-même ? En tant que grâce ou malédiction ? Rapport à soi, à l’autre, aux autres, présence/absence. SOLO est devenu délicieusement obsédant, comme faisant partie de moi-même, sans que j’en saisisse encore toute la signification. Bien au-delà de la Solitude, SOLO parle d’Amour.www.arthymad.com/solo
« C’est l’histoire d’une myriade d’objets jetables et d’emballages à utilisation unique; tous certifiés non garantis à vie. À en croire notre folie consumériste, ils seraient néanmoins absolument indispensables à notre bien-être. Tantôt contenants, tantôt contenus, ils envahissent la planète, capitonnent les fonds marins, et finissent par gagner notre indulgence, se rendant alors avantageusement invisibles. Mais c’est aussi une histoire d’anticipation, où lesdits objets, une fois leur cycle éphémère effectué, entament finalement une seconde existence, durant laquelle ils ne font désormais plus qu’un avec notre corps, épousant nos formes, accompagnant nos gestes, dirigeant nos sens. Cette fois, c’est nous qu’ils emmaillotent, empapillotent, encapuchonnent; toujours à notre insu. Cette fois, c’est nous le produit. Humains reconditionnés par paquets d’un exemplaire; pelliculage à discrétion. Naît ainsi une génération mutante d’êtres radieux en apparence, hautement stylisés, et progressant inexorablement dans une lumière aveuglante. Ce défilé de dupes qui se joue devant nous finirait presque par nous emballer, nous faire rêver; alors qu’au même instant, c’est une douce asphyxie doublée d’une oppressante indifférence qui ponctue l’ultime acte d’une espèce définitivement déboussolée. Intitulée Re-cycle, la série de Marion Saupin nous confronte à notre capacité inébranlable à faire fi d’une réalité connue de tous. Et qu’importe si l’objet d’insouciance se retourne contre nous. Nous aurions déjà gagné haut la main notre perte. Emballé, c’est pesé. »Texte de Gérald Vidammentwww.marionsaupin.com
Dans la perspective d’interroger l’incidence du territoire sur la construction identitaire, j’ai choisi de m’intéresser aux îles, terres aux contours submergés par des eaux plus ou moins hostiles. Groix et Belle île plantent le décor. C’est vers les élèves de troisième que je me suis tourné à la veille d’un grand départ pour le continent. C’est à l’orée de ce chamboulement que j’ai tenté de saisir ces portraits, cette façon qu’ils ont de regarder et de voir au-delà de leurs terres aux frontières finies.www.antoine-de-tapol.com
Face à un monde qui les dépossède de leur humanité, rois et reines déchus, lointaines descendantes de walkyries, chefs de guerre de pacotilles, missionnaires hérétiques, conquérants du vide et mutiques effarés s’offrent en tenue d’apparat dans un dernier sursaut de dignité. Leurs portraits hautains semblent couronner quelque acte de bravoure. Par la détermination qui se lit dans leur regard et leur allure, ils tentent de prouver aux générations futures la marque de leur supériorité. Seront-elles dupées ?www.claireetphilippeordioni.com
Le travail d’introspection pour découvrir qui nous sommes est une des plus anciennes quêtes de l’être humain. Mon caractère et mon savoir sont influencés par l’environnement dans lequel je vis et ma pratique de la photographie incorpore les codes de mon interprétation de la vie. J’essaye de me découvrir à travers mes photos. Dans cette série de clichés, j’ai essayé de me rendre visible dans chaque cadre pour souligner ma recherche de qui je suis.www.ilkerkaraman.net
Addis Ababa Mata Souks littéralement “Les échoppes de nuit d’Addis Abeba” est une série sur ces tableaux que sont les échoppes de la ville. Des tableaux sur une société éthiopienne complexe, minée par un développement exponentiel qui ne profite pas à tous, des tensions politiques et ethniques. Les échoppes de nuit sont un bon contexte pour rencontrer ses habitants, partager un moment avec eux, saisir leurs habitudes de vie et les rêves des uns et des autres.www.jefflecardiet.com
Le territoire de ces êtres éthérés est impalpable et mouvant, entre le ciel et l’eau, sans frontière. L’horizon est absent, l’espace indéfini. Les acteurs étranges de cette cosmogonie jouent leur propre partition, sans visages et sans masques, désincarnés. Les formes s’étirent et s’étiolent, dessinées par la lumière sur l’estran. Un frémissement de l’eau, un pas de plus, et le tableau change. Cheminant paisiblement, ils nous invitent à inventer l’histoire.
C’est un lieu où le temps s’estompe. Un lieu où les contours physiques de la matière s’effacent. Ici la photographie retrouve la délicatesse des pictorialistes du 19ème siècle. Dans sa proposition Stéphane Mahé ouvre une fenêtre sur un ailleurs impalpable et nous invite à faire un pas de côté, en quête d’une réalité seconde. Quelque part au bord du monde. Le lieu, le temps importe peu… Ici celui qui regarde interprète, invente, raconte son histoire, ses histoires. Somewhere est une séquence d’images qui s’articulent comme une respiration fébrile dans laquelle chaque photo est en revanche autonome et offre au regard la possibilité d‘un commencement. Somewhere c’est bien sûr quelque part ; quelque part entre hier et demain, quelque part entre le coin de la rue, le bout du champ ; un endroit si familier et pourtant, à un détail près, si différent qu’on a envie de venir doucement s’y perdre.
Le cube est un hublot sur le monde, une fenêtre à laquelle on colle le front pour en ressentir la fraîcheur, c’est cette limite que l’on se met, que l’on nous inculque, et qui nous coupe des réalités. C’est Platon dans sa grotte. Comment abordons-nous nos environnements physiques, culturels, émotionnels au quotidien ? Le Cube est une manière de regarder de nouveau, de regarder encore une fois certains aspects de notre vie au-delà de ce qui semble habituel. Notre rapport au monde est-il réel ?www.alain-douce.com
À la plage, au salon ou dans la chambre, l’homme est toujours accompagné de son épouse, parfois de son fils et regarde fixement l’objectif. L’absence totale d’émotion émanant de ces protagonistes qui semblent effectuer mécaniquement les activités de la vie quotidienne crée une atmosphère à la fois atone, dérangeante, empreinte de résignation et de solitude mais qui, en même temps, prête à sourire. C’est par cette mise en scène tragi-comique que Jean-Claude Delalande met en exergue les frontières présentes dans la structure sociale la plus élémentaire. La famille n’est plus une entité, elle n’est que le regroupement conventionnel et artificiel d’individualités parfaitement dissociées par l’incommunicabilité entre les êtres.Hervé Dorvalwww.jeanclaudedelalande.eu
Un rendez-vous entre états d’âmes et démons intérieurs. Une mise en lumière pour nous dévoiler les parties les plus secrètes qui sommeillent en nous. Le moi, celui que l’on donne à voir aux autres. Mais qu’en est il de nos envies, nos peurs, nos désirs, nos colères, … tout ce qui bouillonne en nous. Sur le fil du rasoir, passerons-nous d’un état d’âme à un autre ?www.dorotheemachabert.fr
Lorsque la photographe s’est retrouvée confinée en Normandie pendant la crise du Coronavirus, son imagination illimitée a délivré une série photographique intitulée Survivalist Failures. Tous les jours, Kourtney Roy proposait un guide de survie, ironique, décalé et tranchant qu’elle publiait sur les réseaux sociaux. Chaque photographie était accompagnée de leçons de survie: Lesson 11: ln the apocalypse don’t forget about personal hygiene.Air Project Gallerywww.kourtneyroy.com